Accompagner la colère des enfants


Dans son cahier d'activités "Colères et retour au calme", Isabelle Filliozat fournit aux parents une méthode pour accompagner la colère des enfants : A.D.M.I.R.E.R. Je trouve cette méthode intéressante pour les jeunes enfants et accessible à tous, parents, enseignants, assistantes maternelles... C'est pourquoi je souhaitais la partager avec vous.

 

 A.D.M.I.R.E.R pour dire en fait :

 

ACCUEILLIR :

Je regarde l’enfant, je me mets à sa hauteur. Je lui dis que je suis là pour l’écouter.

 

DÉCRIRE :

Je décris ce que je vois sans juger « Tu as les sourcils froncés/ les poings serrés/… »

 

MOTS :

Je mets des mots reliant le déclencheur et la réaction. « Tu es en colère parce que tu voulais vraiment regarder la télévision ? ».

Si je ne connais pas la cause, je lui demande : « Qu’est-ce qui te rend si furieux ? » ou s’il est petit « Qu’est-ce qui te fait non ? » (j’évite le « pourquoi » qui est bloquant)

 

INTENSITÉ :

Je lui propose un outil de mesure adapté à son âge : « Sur une échelle de 0 à  10, à combien est ta colère ? C’est un gros problème, un moyen problème ou un petit problème (ou souci) ? Tu es en colère gros comment ? (écartez les bras pour montrer la taille de la colère)

 

RECONNAISSANCE DU PROBLÈME ET EMPATHIE :

Je me mets à sa place et je verbalise ce que j’ai compris de son ressenti : « C’est vraiment rageant cette grève qui nous empêche d’aller au cirque. C’est frustrant, tu te réjouissais de cette sortie ! ». Cela permet de rejoindre l'enfant dans son émotion afin qu'il se sente compris.

 

EXPRESSION :

J’accueille l’expression verbale du souci ou la libération des tensions et je suggère des moyens de se libérer :

« Tu préfère sauter sur place ou une séance de méditation pour évacuer ta colère ? »

 

RÉSOLUTION DU PROBLÈME :

Je propose de trouver ensemble 10 choses à faire pour remplacer la sortie au cirque. Puis d’en choisir une.

 

DERNIÈRE ÉTAPE : L’ANCRAGE DE LA MÉTHODE VIA LE RENFORCEMENT POSITIF ET LA NARRATION :

Isabelle Filliozat conseille de rappeler à l’enfant plus tard dans la journée ce qui s’est passé afin qu’il mémorise la façon dont il a surmonté cet état émotionnel en trouvant des solutions réparatrices. Exemple :

« Quand je t’ai dit qu’on ne pouvait aller au cirque/regarder la TV/…, tu as senti ta colère monter. Ta colère te disait combien tu avais envie d’y aller et à quel point cela te frustrait.  C’était fort ! Tu me l’as dit ! Tu avais les sourcils froncés et tu sentais des picotements dans te bras et dans tes jambes. Tu as dit que tu étais frustré à 8 ! Et puis tu as tapé dans tes mains et couru deux fois jusqu’au fond du jardin. Après on a réfléchi ensemble à ce qu’on pouvait faire à la place pour répondre à ton envie d’aller au cirque.  On a trouvé 10 solutions et tu en as choisi une. On a fait cette activité. Et maintenant, comment te sens-tu ? »